Contre les armes de la police - Appel aux blessé-e-s, proches, collectifs

Ad Nauseam - 2/02/2019
Image:Contre les armes de la police - Appel aux blessé-e-s, proches, collectifs

Des morts, des dizaines de personnes éborgnées et mutilées
LBD, Grenades GLI F4 et de désencerclement (DMP)

Depuis des semaines, des collectifs luttant, depuis plusieurs années, contre les violences policières et auprès des personnes gravement blessées par des armes de police font signer le Manifeste ci-dessous, contre les armes de la police.

« 34 personnes ont été éborgnées par ces armes entre 1999 et 2018, tandis que 3 ont perdu une main et des centaines d’autres ont été blessées de façon irréversible. Au total, nous comptabilisions 53 blessé-es graves en moins de 20 ans. » —desarmons.net

Et depuis le 17 novembre 2018, le décompte - « provisoire et non exhaustif  » - des mutilations occasionnées par « les forces de l’ordre », à l’occasion des manifestations de « gilets jaunes » et lycéennes établissait, à la date du 4 janvier 2019, le bilan suivant :

« 1 personne a été tuée (grenade lacrymogène), 4 personnes ont eu la main arrachée (grenades GLI F4), 20 personnes ont été éborgnées (balles de LBD 40 et grenades de désencerclement), 1 personne a perdu définitivement l’audition (grenade). »

NOUS APPELONS LES BLESSE-ES,
LEURS PROCHES
ET LES COLLECTIFS DE SOUTIEN
A NOUS CONTACTER POUR SIGNER CE MANIFESTE
ET LE DIFFUSER AUSSI LARGEMENT QUE POSSIBLE

Pour signer ou obtenir plus d’informations :
assemblee-blesses chez riseup.net
desarmons-les chez riseup.net
faceauxarmes chez free.fr

POUR QU’ENFIN UN RAPPORT DE FORCE S’INSTALLE POUR FAIRE DISPARAÎTRE CES ARMES !

Depuis plusieurs semaines, un certain nombre de collectifs luttant depuis plusieurs années contre les violences policières auprès des personnes gravement blessées par des armes de police, font signer un Manifeste contre les armes.

Ce manifeste est rendu public pour la première fois ce 31 janvier 2019, avec 43 blessés signataires, ainsi qu’un certain nombre de collectifs, de soutiens et d’avocat-es.

Le site où il est publié (desarmons.net) est avant tout un support, mais l’initiative est portée par un réseau beaucoup plus large de personnes et de collectifs investies dans un combat long et difficile pour faire disparaître les armes de police qui mutilent dans les quartiers populaires et les manifestations depuis leur mise en service : grenades à effet de souffle GLI F4, grenades de désencerclement DMP, pistolets Flash-balls et fusils Lanceurs de Balles de Défense LBD40 et Penn Arms.

NOUS, BLESSÉ-ES PAR DES GRENADES ET DES LANCEURS DE BALLES DE DÉFENSE

NOUS, personnes blessées et mutilées par le Lanceur de Balles de Défense de 40 millimètres,

Nous, personnes blessées et mutilées par des grenades GLI F4 et de désencerclement (DMP),

Nous, personnes proches et soutiens de personnes blessées et mutilées par des armes de police,

Nous, avocat(e)s portant les plaintes et requêtes de personnes gravement blessées par des armes de police devant les juridictions pénales, civiles et administratives,

DÉNONÇONS

la violence extrême exercée par les forces de l’ordre à notre encontre et à l’encontre de l’ensemble des manifestant-es au cours des mois de novembre et décembre 2018, ainsi que lors de mouvements sociaux antérieurs et dans nombre d’opérations policières au quotidien, et particulièrement dans les quartiers populaires,

l’utilisation systématique qui a été faite de grenades explosives (GLI F4 et DMP) et du LBD 40 lors des actions et manifestations de « gilets jaunes », ainsi que des manifestations lycéennes, blessant grièvement des manifestants au visage, dans le but d’intimider la population, de la dissuader par la peur d’exercer son droit de manifester,

le déni des représentants politiques par rapport à la réalité de la violence que nous avons subie et les messages de soutien exprimés systématiquement à l’attention des forces de l’ordre, quand bien même de nombreuses personnes ont été grièvement blessées,

AFFIRMONS

que les principes de nécessité, de proportionnalité de l’usage des armes et de riposte graduée ne sont pas respectés,

que l’identification des policiers, et donc des porteurs d’armes, est rendue impossible par des pratiques systématiques de camouflage et de dissimulation (absence de matricule, tenues civiles, port de cagoules et de casques de moto ou de skateboard, absence d’écussons et de brassards…),

que les moyens de force intermédiaire (armes dites « à létalité réduite ») introduites par la Loi de Sécurité Intérieure de 2003 (Flash-ball, grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense), ainsi que les grenades à effet de souffle (GLI F4) sont classés par la réglementation comme armes de guerre et présentent une dangerosité certaine,

que ces armes sont utilisées hors des cadres réglementaires (leurs porteurs ne sont bien souvent pas à l’arrêt au moment du tir, ne visent pas uniquement les membres inférieurs, supérieurs ou le torse mais atteignent des manifestants en pleine tête), que leur formation ou leur habilitation n’est pas rapportée et qu’ils utilisent ces armes hors de tout cadre de légitime défense ou d’état de nécessité,

EXIGEONS

l’interdiction immédiate et définitive des pistolets dits Flash-ball et lanceurs de balles de gomme de 44 mm, des Lanceurs de balles de défense de 40 mm et des grenades de désencerclement DBD / DMP 95, ainsi que les grenades GLI-F4, par la force publique, que ce soit en manifestation ou lors d’opérations de police judiciaire,

la publication de l’inventaire complet des stocks de ces armes en dotation chez les forces de l’ordre françaises

la publication des expertises balistiques de ces armes et de l’ensemble des rapports produits sur les armes en dotation chez les forces de l’ordre françaises par le Centre de Recherche, d’Expertise et d’Appui Logistique (CREAL) et par le Bureau de l’Armement, des Munitions et des moyens de Protection (BAMP),

la publication de toutes les instructions relatives à l’utilisation de l’ensemble des lanceurs de Flash-Ball 44 mm, de LBD 40 et de leurs munitions, des grenades DBD / DMP 95 dites de “désencerclement” et de la grenade GLI F4,

la garantie d’une impartialité totale de la part des agents de l’IGPN lorsqu’il s’agit d’enquêter sur les conditions des blessures et à l’occasion des auditions de victimes.

l’évaluation et la prise en compte systématique du préjudice psychologique (ITT psychologiques) par les Unité Médico-Judiciaires (UMJ),
la compensation automatique par l’État à hauteur de 100 % des frais médicaux engagés par les blessés jusqu’à la stabilisation du préjudice,

—PREMIERS SIGNATAIRES / PERSONNES BLESSÉES PAR LES FORCES DE L’ORDRE
—PROCHES DE BLESSE-ES, COLLECTIFS DE SOUTIEN, AVOCAT-ES

N.B. : ce manifeste n’étant pas une pétition, nous ne pourrons pas recueillir les signatures de tout le monde, mais seulement des personnes blessées, de leur famille proche, d’avocat-es, de collectifs et de personnes investies dans des collectifs soutenant les blessé-es.
Pour signer ou obtenir plus d’informations :
assemblee-blesses chez riseup.net
desarmons-les chez riseup.net
faceauxarmes chez free.fr

MANIFESTE CONTRE LES ARMES DE POLICE – APPEL A SIGNATURES

Recensement provisoire des blessé-es des manifestations du mois de novembre-décembre 2018 (4/01/2019)
Nous dressons ici un bilan non exhaustif des blessures graves occasionnées depuis le 17 novembre 2018 à l’occasion des manifestations de gilets jaunes et lycéennes. Nous n’avons répertorié que les (...)
Désarmons-les !

Mutilé par la police, j’invite les blessés à attaquer l’Etat en justice (Pierre, gravement blessé par la police le 27 novembre 2007, à Nantes, desarmons.net, 5 janvier 2019)

A lire sur Mediarezo.net
Conférence : Contre les armes de police - 22&24/11/2018
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