Evolution et révolution

Ad Nauseam - 18/05/2010

Présentation du livre par Olivier Besancenot
Elisée Reclus

Géographe, grand voyageur, « mais avant tout anarchiste », Élisée Reclus, alors banni de France pour avoir pris part à la Commune, développe ses idées politiques dans cette conférence prononcée à Genève en 1880.

La révolution est la conséquence inévitable et naturelle de l’évolution qui précède ; l’ignorance sert les intérêts des puissants, la diffusion du savoir est l’arme du peuple ; il n’est d’ordre et de paix sociale que librement consentis, entre égaux : tels sont quelques-uns des arguments de ce texte foisonnant.

La force extérieure de la société doit changer en proportion de la poussée intérieure, nul fait d’histoire n’est mieux constaté. C’est la sève qui fait l’arbre et qui lui donne ses feuilles et ses fleurs ; c’est le sang, qui fait l’homme ; ce sont les idées qui font la société. Or, il n’est pas un conservateur qui ne se lamente de ce que les idées, les mœurs, tout ce qui fait la vie profonde de l’Humanité, se soit modifié depuis le « bon vieux temps ». Les formes sociales ne doivent-elles pas changer aussi ? La Révolution se rapproche en raison même du travail intérieur des esprits.

Que chacun fasse appel à ses souvenirs pour constater les changements qui se sont produits déjà dans la manière de penser et de sentir, depuis le milieu du siècle ! La nécessité d’un maître, d’un chef ou capitaine en toute organisation paraissait hors de doute : un Dieu dans le ciel, ne fût-ce que le Dieu de Voltaire, un souverain sur un trône ou sur un fauteuil, ne fût-ce qu’un roi constitutionnel ou un président de république, « un cochon à l’engrais », suivant l’heureuse expression de l’un d’entre eux ; un patron pour chaque usine, un bâtonnier dans chaque corporation, un mari, un père à grosse voix dans chaque ménage. Mais de jour en jour le préjugé se dissipe et le prestige des maîtres diminue ; les auréoles pâlissent à mesure que grandit le jour. En dépit du mot d’ordre, qui consiste à faire semblant de croire, même quand on ne croit pas, en dépit d’académiciens et de normaliens qui doivent à leur dignité de feindre, la foi s’en va et malgré les agenouillements, les signes de croix et les parodies mystiques, la croyance en ce Maître Éternel dont était dérivé le pouvoir de tous les maîtres mortels se dissipe comme un rêve de nuit. Ceux qui ont visité l’Angleterre et les États-Unis à vingt années d’intervalle s’étonnent de la prodigieuse transformation qui s’est accomplie à cet égard dans les esprits. On avait quitté des hommes fanatiques, intolérants, féroces dans leurs croyances religieuses et politiques ; on retrouve des gens à l’esprit ouvert, à la pensée libre, au cœur élargi. Ils ne sont plus hantés par l’hallucination du Dieu vengeur.

La diminution du respect est dans la pratique de la vie le résultat capital de cette évolution des idées. Allez chez les prêtres, bonzes ou marabouts : d’où vient leur amertume ? de ce qu’on ose penser sans leur avis. Et chez les grands personnages : de quoi se plaignent-ils ? de ce qu’on les aborde comme d’autres hommes. On ne leur cède plus le pas, on néglige de les saluer. Et quand on obéit aux représentants de l’autorité, parce que le gagne-pain l’exige, et qu’on leur donne en même temps les signes extérieurs du respect, on sait ce que valent ces maîtres ; et leurs propres subordonnés sont les premiers à les tourner en ridicule. Il ne se passe pas de semaine que des juges siégeant en robe rouge, toque sur tête, ne soient insultés, bafoués par leurs victimes sur la sellette. Tel prisonnier a même lancé son sabot à la tête du président. L’ombre des robins d’autrefois en a frémi sans doute jusqu’au fond des enfers.

Il est vrai le respect s’en va, non pas ce juste respect qui s’attache à l’homme de droiture, de dévouement et de labeur, mais ce respect bas et honteux qui suit la richesse ou la fonction, ce respect d’esclave qui porte la foule des badauds vers le passage d’un roi et qui change les laquais et les chevaux d’un grand personnage en objets d’admiration. Et non seulement le respect s’en va, mais ceux-là qui prétendent le plus à la considération de tous sont les premiers à compromettre leur rôle d’êtres surhumains. Autrefois les souverains d’Asie connaissaient l’art de se faire adorer. On voyait de loin leurs palais ; leurs statues se dressaient partout, on lisait leurs édits, mais ils ne se montraient point. Les plus familiers de leurs sujets ne les abordaient qu’à genoux, parfois un voile s’ouvrait à demi pour les montrer comme dans un éclair et les faire disparaître soudain, laissant tout émue l’âme de ceux qui les avaient entrevus un instant. Alors le respect était assez profond pour tenir de la stupeur : un muet portait aux condamnés un cordon de soie et cela suffisait pour que le fidèle adorateur se pendît aussitôt. Tamerlan, se promenant au haut d’une tour, fait un signe aux cinquante courtisans qui l’environnent, et tous se précipitent dans l’espace. Et que sont les Tamerlans de nos jours, sinon des apparences ? Simple convention, l’institution royale a perdu cette sanction du respect universel qui lui donnait toute sa valeur. « Le roi, la foi, la loi » disait-on jadis. « La foi » n’y est plus, et sans elle le roi et la loi s’évanouissent : ce ne sont plus que des fantômes.

Ceux qui sont marqués pour la mort n’attendent pas qu’on les tue : ils se suicident ; soit qu’ils se fassent sauter la cervelle ou se mettent la corde au cou, soit qu’ils se laissent envahir par la mélancolie, le marasme, le pessimisme, toutes maladies mentales qui pronostiquent la fin et en avancent la venue. Chez le jeune privilégié, fils d’une race épuisée, le pessimisme n’est pas seulement une façon de parler, une attitude, c’est une maladie réelle. Avant d’avoir vécu, le pauvre enfant ne trouve aucune saveur à l’existence, il se laisse vivre en rechignant, et cette vie endurée de mauvais gré est comme une mort anticipée. En ce triste état, on est déjà condamné à toutes les maladies de l’esprit, folie, sénilité, démence. On se plaint de la diminution des enfants dans les familles, et d’où vient la stérilité croissante, volontaire ou non, si ce n’est d’un amoindrissement de la force virile ou de la joie de vivre ? N’est-ce pas un signe des temps que toute une école littéraire ait pris le nom de « décadents ». Parmi les journaux qui durent, n’en est-il pas un qui porte le nom, — probablement mérité, — de Journal des Abrutis ?

Dans le monde qui travaille, où l’on a pourtant bien des causes de tristesse, on n’a pas le temps de se livrer aux langueurs du pessimisme. Il faut vivre, il faut aller de l’avant, progresser quand même, renouveler les forces vives pour la besogne journalière. C’est par l’accroissement de ces familles que la société se maintient, et de leur milieu surgissent incessamment des hommes qui reprennent l’œuvre des devanciers et, par leur initiative hardie, l’empêchent de tomber dans la routine.

Les grands événements auxquels notre génération a participé sont issus de ce monde du travail, et les « classes dirigeantes » n’y ont été pour rien. L’Internationale ! Depuis la découverte de l’Amérique et la circumnavigation de la Terre, n’est-ce pas le fait le plus considérable de l’histoire des hommes ? Colomb, Magellan, El Cano ont constaté, les premiers, l’unité matérielle de la Terre, et depuis cette époque, maints philosophes et révolutionnaires avaient prévu sa future unité morale. Que de fois n’a-t-on pas célébré les jours à venir où disparaîtraient les frontières, mais elles n’en existaient pas moins, jusqu’au jour où des travailleurs anglais, français, allemands, oubliant la différence d’origine et se comprenant les uns les autres malgré la diversité du langage, se réunirent pour ne former qu’une seule et même nation, au mépris de tous les gouvernements respectifs. Sans doute, les commencements de l’Internationale furent peu de chose, à peine quelques milliers d’hommes s’étaient groupés dans cette association, cellule primitive de l’Humanité future, mais les historiens comprirent l’importance capitale de l’événement qui venait de s’accomplir. Et dès les premières années de son existence, pendant la Commune de Paris, on put voir par le renversement de la colonne Vendôme que les idées de l’Internationale étaient devenues une réalité vivante. Chose inouïe jusqu’alors, les vaincus renversèrent avec enthousiasme le monument d’anciennes victoires, non pour flatter lâchement ceux qui venaient de vaincre à leur tour, mais pour témoigner de leur sympathie fraternelle envers les frères qu’on avait menés contre eux, et de leurs sentiments d’exécration contre les maîtres et rois qui de part et d’autre conduisaient leurs sujets à l’abattoir. Pour ceux qui savent se placer en dehors des luttes mesquines des partis et contempler de haut la marche de l’histoire, il n’est pas, en ce siècle, de signe des temps qui ait une signification plus imposante que le renversement de la colonne impériale sur sa couche de fumier !

On l’a redressée depuis, de même qu’après la mort de Charles 1er et de Louis XVI on restaura les royautés d’Angleterre et de France, mais on sait ce que valent les restaurations ; on peut recrépir les lézardes, mais la poussée du sol ne manquera pas de les rouvrir : on peut rebâtir les édifices, mais on ne fait pas renaître la foi première qui les avait édifiés. Le passé ne se restaure, ni l’avenir ne se détourne. Il est vrai que tout un appareil de lois interdit l’Internationale. En Italie on l’a qualifiée d’« Associations de Malfaiteurs ». On en punit les membres du cachot et du bagne. Précautions misérables ! Sous quelque nom qu’on la déguise, la fédération internationale des Travailleurs n’en existe et ne s’en développe pas moins, toujours plus solidaire et plus puissante. C’est même une singulière ironie du sort, de nous montrer combien ministres et magistrats, ces législateurs et leurs complices, sont des êtres faciles à duper et combien ils s’empêtrent dans leurs propres lois. Leurs armes ont à peine servi que déjà, tout émoussées, elles n’ont plus de tranchant. Ils prohibent l’Internationale, mais ce qu’ils ne peuvent prohiber, c’est l’accord naturel et spontané de tous les travailleurs qui pensent, c’est le sentiment de solidarité qui nous unit de plus en plus, c’est notre alliance toujours plus intime contre les parasites de diverses nations et de diverses classes. Ces lois ne servent qu’à rendre grotesques les graves et majestueux personnages qui les édictent. Pauvres fous, qui commandez à la mer de reculer !

Par un contraste bizarre, jamais on ne parla de la patrie avec une aussi bruyante affectation que depuis le temps où on la voit se perdre peu à peu dans la grande patrie terrestre de l’Humanité. On ne voit plus que des drapeaux, surtout à la porte des guinguettes et des maisons à fenêtres louches. Les « classes dirigeantes » se targuent à pleine bouche de leur patriotisme, tout en plaçant leurs fonds à l’étranger et en trafiquant avec Vienne ou Berlin de ce qui leur rapporte quelque argent, même les secrets d’État. Jusqu’aux savants, oublieux du temps où ils constituaient une république internationale de par le monde, qui parlent de « science française », de « science allemande », de « science italienne » comme s’il était possible de cantonner entre des frontières, sous l’égide des gendarmes, la connaissance des faits et la propagation des idées : on fait du protectionnisme pour les productions de l’esprit comme pour les navets et les cotonnades. Mais en proportion même de ce rétrécissement intellectuel dans le cerveau des importants s’élargit la pensée des petits. Les hommes d’en haut raccourcissent leur domaine et leur espoir à mesure que nous, les révoltés, nous prenons possession de l’Univers et agrandissons nos cœurs. Nous nous sentons camarades de par la terre entière, de l’Amérique à l’Europe et de l’Europe à l’Australie ; nous nous servons du même langage pour revendiquer les mêmes intérêts et le moment vient où nous aurons spontanément la même tactique, un seul mot de reconnaissance. Notre armée se lèvera de tous les coins du monde.

Déjà des signes avant-coureurs ont annoncé la grande lutte. N’avons-nous pas vu, le 1er mai 1890, les ouvriers du monde entier s’unir dans une même pensée pour répondre à l’appel d’un inconnu quelconque, peut-être d’un camarade australien ? N’a-t-il pas été prouvé, ce jour-là, que l’Internationale était bien ressuscitée, non point à la voix des chefs, mais par la pression des foules ? Ni les « sages conseils » des socialistes en place, ni l’appareil répressif des gouvernements n’ont pu empêcher les opprimés de toutes les nations de se sentir frères sur tout le pourtour de la planète et de se le dire les uns aux autres. Et pourtant il s’agissait de bien peu de chose, d’une simple manifestation platonique, d’une parole de ralliement, d’un mot de passe ! Il plaisait au monde des travailleurs de se sentir vibrer d’une même secousse électrique.

Certes, le cri de « Travail des huit heures ! » proféré le 1er mai d’un bout de la terre à l’autre n’est point révolutionnaire, car il n’aurait d’autre résultat, s’il était favorablement accueilli, que de confirmer les pouvoirs du patronat, maître des salaires ! Du moins ce mot de rappel, cette date fixe ont-ils pris un sens épique par leur universalité. La force des choses, c’est-à-dire l’ensemble des conditions économiques, fera certainement naître pour une cause ou pour une autre, à propos de quelque fait imprévu, une de ces crises soudaines qui passionnent même les indifférents, et nous verrons tout à coup jaillir cette immense énergie qui s’est emmagasinée dans le cœur des hommes par le sentiment violé de la justice, par les souffrances inexpiées, par les haines inassouvies. Chaque jour peut amener une catastrophe et la situation est tellement tendue que dans chaque pays on s’attend à un éclat, qui sait ? peut être la première fusée de l’explosion ! Le renvoi d’un ouvrier, une grève locale, un massacre fortuit, peuvent être la cause de la révolution, de même qu’une simple étincelle peut allumer une poudrière. C’est que le sentiment de solidarité gagne de plus en plus et que toute secousse locale tend à ébranler l’Humanité. Il y a deux ans à peine qu’un ouvrier proposa quelque part la « grève générale ! » Le mot parut bizarre, on le prit pour l’expression d’un rêve, d’une espérance chimérique, puis on le répéta d’une voix plus haute, et maintenant il retentit si fort que le monde des capitalistes en tremble. Non, la grève générale n’est pas impossible. Salariés Anglais, Belges, Français, Allemands, Américains, Australiens comprennent qu’il dépend d’eux de refuser le même jour tout travail à leurs patrons, et ce qu’ils comprennent aujourd’hui pourquoi ne le pratiqueraient-ils pas demain ? Un vent d’orage passe sur les peuples comme sur l’Océan : attendons-nous à la tempête !

Il me souvient, comme si je la vivais encore, d’une heure poignante de ma vie où la joie profonde d’avoir agi suivant mon cœur et ma pensée se mêlait à l’amertume de la défaite. Il y a vingt années de cela. La Commune de Paris était en guerre contre les troupes de Versailles, et le bataillon dans lequel j’étais entré avait été fait prisonnier sur le plateau de Châtillon. C’était le matin, un cordon de soldats nous entourait et des officiers moqueurs venaient faire les beaux devant nous. Plusieurs nous insultaient ; un d’eux qui, plus tard, devint sans doute un des élégants parleurs de l’Assemblée, pérorait sur la folie des Parisiens ; mais nous avions d’autres soucis que de l’écouter. Celui des officiers qui me frappa le plus était un homme sobre de paroles, au regard dur, à la figure d’ascète, probablement un hobereau de campagne élevé par les jésuites. Il passait lentement sur le rebord abrupt du plateau, et se détachait en noir comme une vilaine ombre sur le fond lumineux de Paris. Les rayons du soleil naissant s’épandaient en nappe d’or sur les maisons et sur les dômes : jamais la belle cité, la ville des révolutions, ne m’avait paru plus belle ! « Vous voyez votre Paris ! » disait l’homme sombre en nous montrant de son arme l’éblouissant tableau ; « Eh bien, il n’en restera pas pierre sur pierre ! »

En répétant d’après ses maîtres cette parole biblique, appliquée jadis aux Ninives et aux Babylopes, le fanatique officier espérait sans doute que son cri de haine serait une prophétie, Toutefois Paris n’est point tombé ; non seulement il en reste « pierre sur pierre » : mais ceux qui lui faisaient haïr Paris, c’est-à-dire ces trente-cinq mille hommes que l’on égorgea dans les rues, dans les casernes et dans les cimetières, ne sont point morts en vain et de leurs cendres sont nés des vengeurs. Et combien d’autres « Paris », combien d’autres foyers de révolution consciente sont nés de par le monde ! Où que nous allions, à Londres ou à Bruxelles, à Barcelone ou à Sydney, à Chicago ou à Buenos Ayres, partout nous avons des compagnons qui sentent et parlent comme nous. Sous la grande forteresse qu’ont bâtie les héritiers de la Rome césarienne et papale, le sol est miné partout et partout on attend l’explosion. Trouverait-on encore, comme au siècle dernier, des Louis XV assez indifférents pour hausser les épaules en disant : « Après moi le déluge ! » C’est aujourd’hui, demain peut-être, que viendra la catastrophe. Balthazar est au festin, mais il sait bien que les Perses escaladent les murailles de la cité.

De même que l’artiste pensant toujours à son œuvre la tient en entier dans sa tête avant de l’écrire ou de la peindre, de même l’historien voit d’avance la révolution sociale : pour lui, elle est déjà faite. Toutefois nous ne nous faisons point illusion : nous savons que la victoire définitive nous coûtera encore bien du sang, bien des fatigues et des angoisses. A l’Internationale des opprimés répond une Internationale des oppresseurs. Des syndicats s’organisent de par le monde pour tout accaparer, produits et bénéfices, et pour enrégimenter tous les hommes en une immense armée de salariés. Et ces syndicats de milliardaires et de faiseurs, circoncis et incirconsis, espèrent, non sans raison, que par la toute puissance de l’argent ils auront à leurs gages les gouvernements et tout leur outillage de répression : armée, magistrature et police. Ils espèrent aussi que par l’habile évocation des haines de races et de peuples, ils réussiront à tenir les foules exploitables dans cet état d’ignorance patriotique et niaise qui maintient la servitude. En effet, toutes ces vieilles haines, ces traditions d’anciennes guerres et ces espoirs de revanche, cette illusion de la patrie, avec ses frontières et ses gendarmes, et les excitations journalières des chauvins de métier, soldats ou journalistes, tout cela nous présage encore bien des luttes, mais nous avons des avantages que l’on ne peut nous ravir. Nos ennemis savent qu’ils poursuivent une œuvre funeste et nous savons que la notre est bonne ; ils se détestent et nous nous entr’aimons ; ils cherchent à faire rebrousser l’histoire et nous marchons avec elle.

Ainsi les grands jours s’annoncent. L’évolution s’est faite, la révolution ne saurait tarder. D’ailleurs ne s’accomplit-elle pas constamment sous nos yeux, par multiples secousses ? Plus les travailleurs, qui sont le nombre, auront conscience de leur force, et plus les révolutions seront faciles et pacifiques. Finalement, toute opposition devra céder et même céder sans lutte. Le jour viendra où l’Évolution et la Révolution, se succédant immédiatement, du désir au fait, de l’idée à la réalisation, se confondront en un seul et même phénomène. C’est ainsi que fonctionne la vie dans un organisme sain, celui d’un homme ou celui d’un monde.

En vente 7 € sur le site de Lady Long Solo

112 pages - format 110x170

ISBN 978-2-916952-05-5

Source du texte : kropot.free.fr

 18/05/2010

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