Salon du livre libertaire 2012

Lire, c’est réfléchir, c’est prendre du plaisir… C’est déjà désobéir.

Depuis le début des années 1990, des dizaines de maisons d’éditions, de revues, se revendiquant de « l’esprit libertaire » ont vu le jour. Ces structures, majoritairement sans salarié, proposent aujourd’hui plusieurs centaines de titres allant de la brochure à l’ouvrage de plusieurs centaines de pages. Les sujets portent autant sur les grands classiques de l’anarchisme et l’histoire des libertaires que sur les sujets d’actualités. Aujourd’hui, l’édition libertaire n’est plus uniquement cantonnée aux rares lieux spécialisés, librairies de quartier ou grandes surfaces proposent un rayon « rouge & noir » souvent fourni.

Petite histoire d’un « grand » rendez-vous

Au début, la difficulté principale de ces éditeurs était avant tout de rencontrer les lecteurs. Peu de librairies « libertaires », même à Paris, une diffusion plus qu’artisanale dans les autres librairies, pas de rencontres physiques possibles avec les lecteur·e·s.

Il a fallu un peu de hasard et la volonté de quelques un-e-s pour que naisse le premier salon du livre libertaire parisien :

• un lieu, La Parole errante chez Armand Gati à Montreuil ;

• des militant-e-s motivés, le collectif libertaire de Montreuil ;

• un support organisationnel, la Librairie Publico (Paris 11e)

Les locations de stands étaient symboliques… et les débats déjà animés. Ce fut un succès inespéré.

Nous avons du attendre 2003 et le Forum Social Libertaire à Saint-Ouen, pour accéder au deuxième salon du livre anarchiste. Plusieurs dizaines d’éditeurs présents, plusieurs centaines d’organisateurs proposent un des plus grands évènements libertaires depuis 1968 : 3 jours, de débats dans 4 salles en parallèle, 600 m2 de stands, des expositions, du cinéma, des manifestations diverses, avec restaurant et crèche autogérés et Radio libertaire qui retransmet l’ensemble sur place. Plus de 6000 participants.

L’idée d’un salon du livre libertaire parisien était définitivement adoptée. Ce d’autant qu’en province et en Europe les mêmes initiatives rencontrèrent aussi un grand succès.

En 2006, 2008 et 2010, l’organisation du salon prend son rythme de croisière. Nous nous retrouverons donc pour la troisième fois en plein cœur du Marais.

L’édition 2012 ? Des nouveautés !

Dans la lignée des deux éditions précédentes, ce salon se tient au cœur de Paris, à l’Espace d’animation des Blancs Manteaux. Avec plus de quatre-vingt dix stands (venant de toute la France), nous attendons au moins autant d’éditeurs et d’auteur·e·s que les années précédentes (de fait nous avons été obligé de refuser –- faute de place — plus d’une vingtaine de demandes). Ils vous proposeront : romans, revues, poésie, BD, études historiques, essais, fanzines, CD, DVD, livres pour enfants, etc.

Cette année, le salon ouvrira ses portes dès le vendredi 11 mai 14h00. Par ailleurs, nous avons invité nos compagnons suisses (francophones, alémaniques ou italophones) à venir présenter leur production éditoriale. Ce sera aussi l’occasion de découvrir le programme de la Conférence internationale de Saint-Imier qui se tiendra en août 2012 dans le Jura suisse.

Autre nouveauté, la création d’un espace : livres neufs à prix cassés. Une quinzaine d’éditeurs vont d’ores et déjà contribuer à cet espace en proposant des livres entre 1 et 5 Euros.

Plus de 20 heures de débats (répartis sur les 3 jours) sont prévus : Idées reçues sur l’anarchisme ; l’Alternative Anarchiste en Actes ; l’Education ; Désobéir, s’indigner ou se révolter ? ; Décroissance et partage des richesses ; etc.

Une deuxième salle est consacrée aux rencontres : « Un livre, un auteur·e ! » Toutes les 45 minutes, un·e auteur·e présente son dernier ouvrage.

Chaque journée aura son lot de projection de documentaires. Au programme : Victor Serge, la Guerre d’Espagne, Putain d’usine…

D’autres animations sont prévues : diaporama anti-clérical, Arbres à mots, triporteur décroissant, une fresque spécialement dessinée sur place par les dessinateur·e·s du Monde Libertaire, un caricaturiste, etc.

Enfin, Radio Libertaire aura son studio sur place. À cette occasion, elle bouleverse entièrement ses programmes pour assurer un maximum de rencontres avec les éditeurs, les auteur·e·s, les visiteurs… Elle invite ses consœurs de Paris et de province à enregistrer directement depuis le salon des émissions. Un studio est prévu à cet effet.

Salon du livre libertaire 2012 :

• Vendredi 11 mai : 14h00 à 21h00

• Samedi 12 mai : 10h00 à 20h00

• Dimanche 13 mai : 10h00 à 16H00

•• Le programme complet (pdf)

Animations & Débats

Animations

Tous les maquis

Depuis le 1er mai 2011, le groupe Tous Les Maquis de la Fédération anarchiste utilise un vélo triporteur pour diffuser les pratiques et la pensée écologiste et libertaire et intervient en soutien à des manifestations de travailleurs, de collectifs de lutte ou dans le cadre d’événements à caractère festif, en proposant une petite restauration bio, végétarienne et si possible de proximité ainsi qu’une librairie itinérante.

Si vous aimez lire, boire et manger, nous aurons plaisir à vous sustenter !

Diaporama : « Prier provoque des maladies graves du cerveau » Une petite animation iconographique anticléricale au sens élargi et au cul du ménisque sera projetée sur un mur neutre et athée, ce qui permettra aux yeux de se divertir des nourritures conceptuelles présentées sur les stands.

L’Arbre à Mots

La fresque : Les dessinateur·e·s qui collaborent régulièrement au Monde Libertaire (hebdo) réaliseront sur place — et en direct — une fresque.

Débats

Vendredi 11 mai

19h00 : Alternatives Anarchistes en Acte.

Un débat triple A Amap, coopératives de production, groupements d’achat, centres d’éducation populaire, bibliothèques. Pas des alternatives en tant que projet de société, mais des expériences s’attaquant à un aspect de notre système. Elles rencontrent un engouement au sein de la population. Des individus, parfois militants, souvent simples quidams voulant rompre avec le système, expérimenter d’autres rapports aux autres, sans trop savoir comment. Beaucoup se demandent si, dans cette effervescence d’initiatives, les anarchistes ont un rôle à jouer. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont, à minima, une réflexion à mettre en œuvre.

Samedi 12 mai

11h00 : S’indigner, désobéir, se révolter.

Avec Roger Dadoun qui vient de fonder la collection « Lieux d’utopie » aux éditions Manucius, Xavier Renou des « désobéissants » et Evelynne Perrin. « Nous sommes un certain nombre à penser que la situation inquiétante de notre planète nous impose de retrouver le chemin de formes d’action et de lutte plus efficaces et plus radicales. Nous croyons que la réalité des rapports de force que nous subissons exigent de renouer avec une culture de la désobéissance civile/civique, de l’action directe non-violente, du refus radical et ludique. » Manifeste des désobéissants

14h00 : Idées reçues sur l’anarchisme

« Les anarchistes sont des poseurs de bombes. Les anarchistes sont des utopistes. L’anarchisme est une maladie juvénile. L’anarchie c’est le chaos. Les anarchistes sont des marginaux… » Il est des réalités difficiles à faire admettre tant est forte la conviction du contraire ; tant l’erreur, prenant appui sur une peur collective est savant entretenue par les pouvoirs. Jean-Crhistophe Angaut, Philippe Pelletier, Mimmo Pucciarelli, contribuent par leurs ouvrages récents à combattre ces « idées reçues ».

16h30 : Présentation de la Conférence Internationale Anarchiste de Saint-Imier (Suisse)

Des camarades du comité d’organisation viendront présenter les différentes initiatives prévues du 9 au 12 août conférences, ateliers, concerts, salon du livre, expositions… Près de 3000 personnes venant des cinq continents sont attendues dans le Jura suisse, cet été.

18h00 : Décroissance et partage des richesses. Jean-Pierre Tertrais

Le capitalisme ne semble avoir réussi à surmonter ses contradictions internes que par la fuite en avant : plus de croissance et plus d’inégalités sociales. Celle-ci est désormais impossible, sauf à s’enfoncer dans un désastre écologique et humain irréversible. Si la décroissance libertaire n’est ni une récession, ni un retour au moyen-âge… Qu’est-ce ?

Dimanche 13 mai

13h45  : L’1consolable est payé à rien foutre / L’1consolable est payé à foutre la merde

L’1consolable (alias Naïm) est rappeur et chômeur décomplexé. De bons vieux beats hip-hop matinés de jazz, de blues, et de bossa-nova côté musique, le travail aliénant et la critique de la société de consommation côté textes, L’1consolable chante la violence d’une société qui la pratique au quotidien tout en la prêtant à ceux qui se retournent contre elle. Il chante sa désertion du marché du travail et des supermarchés. Il vient de publier un album, autoproduit et auto-distribué (disponible à la librairie Publico).

15h00 : L’éducation,

avec Hugues Lenoir, Greg Chambat, des représentants du Lycée autogéré de Paris et de l’Université Populaire de Saint-Denis.

Au vu du nombre d’ouvrages publiés chaque année, nous pouvons affirmer que l’éducation (libertaire) est un des thèmes favoris des éditeurs libertaires.